L’autre jour, en pleine séance d’écriture, allongée sur la moquette de ma chambre avec un crayon coincé entre mon bras et ma poitrine, j’ai eu l’idée de cet article.

Vous vous demandez peut-être pourquoi j’ai utilisé ainsi mon crayon durant cette séance. Ou pourquoi j’étais par terre. Les choses sont bien faites, puisque c’est ce dont je vais vous parler aujourd’hui.

Mais si vous vous demandez si la moquette était propre, sachez que je fais souvent le ménage avant d’écrire chez moi. Oui, chez moi. Car, à mon grand malheur, je ne peux pas me rouler par terre quand j’écris dans un café ou chez des amis.

J’ai fait du théâtre

Oui, je l’avoue : j’ai fait du théâtre lorsque j’étais au collège et au lycée. J’aimais beaucoup cela, je m’y suis fait des amis. J’ai joué dans la troupe du lycée, dans des troupes amateurs, d’abord entre jeunes puis dans celle d’un petit village. J’appréciais la troupe du village, parce que j’y ai appris à jouer à 360°, ce qui force à travailler davantage la mobilité et la voix (le public étant tout autour des acteurs, on ne peut pas rester immobile sinon il y a des gens qui ne profitent pas de la pièce).

J’ai arrêté cette activité il y a quelques années en arrivant à Paris, par manque de temps. Parfois, je rêve que je travaille sur une pièce (ça change de mes nuits où j’apprends que mes amis sont des super-héros).

Grâce au théâtre, j’ai pu travailler ma voix, réfléchir à la présence du corps dans l’espace. C’était très intéressant et j’en garde des bons souvenirs.

L’inspiration dans la construction du récit

Après avoir étudié la littérature classique (et immanquablement le théâtre) durant mes études, après avoir joué dans quelques pièces en amateure, j’ai laissé le genre dramatique m’inspirer. Il m’est arrivé d’écrire deux pièces au lycée. Malheureusement, mes déménagements m’ont fait perdre des morceaux de ces créations.

Si les tomes de ma trilogie sont tous découpés en cinq parties, c’est un clin d’œil à la tragédie. Certes, le déroulement du premier tome est plus tragique que le second, qui voit davantage ses personnages empruntés au genre (je ne dis rien sur le troisième tome parce que je suis en train de l’écrire). Mes chapitres ressemblent beaucoup à des scènes. Ainsi, le théâtre peut parfois transparaître dans mes romans.

J’aimerais vous écrire quelques mots sur la comédie, mais je n’ai jamais pris ce genre théâtral comme base d’une histoire. J’ai encore peur de ne pas être assez sérieuse pour pouvoir faire rire les gens. Ce sera peut-être pour plus tard !

Une scène de théâtre.  Spéciale dédicace aux personnes qui m'ont avoué être amusées par mes descriptions laconiques de photos.

Une scène de théâtre. 
Spéciale dédicace aux personnes qui m’ont avoué être amusées par mes descriptions laconiques de photos.

La mise en scène

Bien sûr, le théâtre pourrait n’être qu’une histoire de construction du récit. Cependant, je vous l’ai dit : j’ai joué dans des pièces. J’ai eu des cours d’improvisation théâtrale.

Il m’arrive très souvent de jouer une scène importante de mes histoires. De me lever de ma chaise et de reproduire ce que j’écris. Cela me permet d’avoir une meilleure vue des corps dans l’espace, des mouvements et des actions. Je regrette même de ne pas avoir eu de cours sur un art martial, cela m’aurait aidée à chorégraphier des combats.

Ma prof d’improvisation théâtrale a assez répété qu’il fallait faire attention à tous les objets présents dans un exercice pour que j’applique ce principe à mes récits. Je me rappelle d’un cours de théâtre, sans accessoire, durant lequel un des acteurs a joué un voyageur qui attendait sur un quai. Il a posé son bagage sur le quai, a discuté avec un autre voyageur et… l’acteur a oublié de reprendre son bagage en entrant dans le train (difficile d’y songer sans accessoire).

Cela s’applique aisément aux récits : un personnage a pris une lampe-torche ? Je ne dois pas l’oublier… ou je dois la supprimer si je vois qu’elle n’apporte rien à l’histoire. Il faut éviter les objets inutiles, puisque chaque élément doit servir le récit.

En rédigeant cet article, j’ai songé à la façon dont on donne corps au personnage quand on est sur scène. Un mouvement régulièrement répété, une attitude particulière aide à reconnaître un personnage. Je suis consciente, par exemple, que mes mains sont très parlantes. Je sais aussi que je marche en baissant la tête quand je suis contrariée.

J’ai petit à petit donné ce genre de mouvements à mes personnages. L’une d’entre eux se mordille le pouce dès qu’elle est gênée. Une autre va se toucher les cheveux quand elle est désorientée. Un autre s’excusera plus que nécessaire. Nul besoin de répéter constamment ces gestes et ces paroles (sinon le récit va s’alourdir). Mais je trouve qu’un langage corporel ne peut que leur donner de la consistance.

J'ai abandonné très tôt la danse, mais j'aime beaucoup voir les corps s'exprimer ainsi.

J’ai abandonné très tôt la danse, mais j’aime beaucoup voir les corps s’exprimer ainsi. Je les trouve très inspirants.

N’hésitez pas à essayer !

Si vous avez l’occasion de prendre des cours, de faire un stage, ou même de regarder un match d’improvisation, cela peut vous donner des pistes pour vos personnages si vous écrivez… et cela pourrait être un bon moment si vous n’écrivez pas !

Et n’hésitez pas à lire une pièce de théâtre de temps en temps !

Crédits photos :

  • La photo de couverture est de Mojpe, tirée du spectacle Hair.
  • La scène de théâtre avec les jolies lumières vient de binpage.
  • Les gens qui dansent sont de ionasnicolae.