En ce moment, je me prépare pour le NaNoWriMo. Cela s’est senti dans mes objectifs du mois d’octobre et dans l’article que j’ai publié peu de temps après pour vous expliquer ce qu’est ce NaNoWriMo.

Je vous ai demandé sur Facebook et sur Twitter si vous préfériez que j’explique ma préparation au NaNoWriMo, ou si vous vouliez des conseils pour passer un NaNoWriMo relativement sympathique. Vous avez réussi à… voter autant pour l’un que pour l’autre. Du coup, je vais vous ouvrir aujourd’hui mon carnet de préparation et vous expliquer comment je me suis organisée. Si j’ai le temps d’ici la fin du mois, j’écrirai le second article.

Et je fais tout ça en évitant les spoilers, promis.

On dit merci à Cosima de l'excellente série Orphan Black de venir illustrer cet article.

On dit merci à Cosima de l’excellente série Orphan Black de venir illustrer cet article.

Pourquoi se préparer pour le NaNoWriMo ?

Si vous avez bien suivi mon précédant article, vous savez que le NaNoWriMo 2015 sera le premier NaNoWriMo que je commencerai avec un nouvel univers. Et que, pour une fois, je me prépare un peu avant de débuter la rédaction.

Jusqu’ici, je n’avais pas trop de problème pour me lancer. Ma trilogie a un univers arrêté, je peux facilement me plonger dedans et, par exemple, je n’ai pas besoin de chercher pendant plusieurs heures pour savoir comment appeler l’armée qui protège les villes. Ce n’est pas aussi simple quand on commence un nouveau roman.

J’écris des histoires attachées aux genres de l’imaginaire. Mais ce n’est pas parce que l’univers que je crée est imaginaire qu’il ne doit pas être logique. Il doit être assez vraisemblable pour que les lecteurs y adhèrent. Du coup, j’ai besoin de le travailler avant de me lancer dans de l’écriture intensive.

Je sais qu’une partie des personnes qui se rendent régulièrement sur ce blog vont participer au NaNoWriMo (je vous vois !). Si vous faites partie de ces gens, n’oubliez pas que vous n’êtes pas obligé·e·s de vous préparer exactement comme moi. Je me suis organisée pour me faciliter le NaNoWriMo, rien ne dit que cela fonctionnerait autant pour vous. S’il y avait une recette parfaite pour écrire un livre, cela se saurait !

Cosima d'Orphan Black, qui cherche la recette.

Cosima cherche la recette parfaite pour écrire un livre.

Comment me suis-je organisée ?

Tout d’abord, j’ai commencé par réfléchir à ce que j’avais en tête pour mon prochain livre. Je pars d’une nouvelle que je n’ai pas terminée parce que, durant la rédaction, je me suis rendue compte que la limite de mots était beaucoup trop basse pour ce que j’avais envie d’écrire et que j’avais plein d’autres idées. Le format ne me convenait pas, je veux essayer d’en écrire un roman.

Malgré l’existence d’une base, j’ai voulu reprendre tout à zéro pour être certaine d’avoir une histoire qui me plaise (parce que quitte à passer au moins un mois dessus, autant que ce soit un bon mois).

1) LA Liste de ce que j’aime lire et celle de ce que je n’aime pas lire

J’ai commencé par faire deux listes. Dans la première, j’ai écrit ce que j’aime lire. Dans la seconde, j’ai écrit ce que je n’aime pas du tout lire.

C’est assez simple à faire. Cela m’a pris une ou deux heures, j’ai écrit tout ce qui me passait par la tête. Ces listes pourraient être très différentes dans un an, peu importe. Il faut se dire que si nous aimons lire quelque chose, nous pouvons supposer sans trop nous avancer que nous aimerons écrire sur le sujet. A l’inverse, si quelque chose ne nous intéresse pas, autant éviter d’écrire dessus.

Je sais, cela paraît terriblement logique. Mais j’ai une anecdote : je n’aime pas les protagonistes arrogants, imbus d’eux-même et certains de leur supériorité. Néanmoins, alors que j’étais à la fac, je me suis rendue compte que j’étais la seule de mon entourage à ne pas les apprécier. Je me suis dit que je devais écrire sur ce genre de personnage, puisque ça avait du succès. Mauvais idée : je n’ai jamais terminé cette histoire parce que le héros m’était vraiment insupportable.

Est-ce que "J'aime les chats mignons" rentre dans la liste ? Cosima hésite.

Est-ce que « J’aime les chats mignons » rentre dans la liste ? Cosima hésite.

2) Les fiches de personnages

Mes personnages portent mes histoires. Quand je raconte une aventure, je raconte l’aventure de quelqu’un. Du coup, j’ai besoin de bons personnages (en tous cas, de personnages qui me plaisent… j’ai appris la leçon). J’ai écrit un article sur ce sujet le mois dernier, je ne vais donc pas m’attarder sur ce point.

3) Les groupes et communautés

Puisque les protagonistes vont rencontrer des gens, j’ai ensuite décrit les spécificités des différentes communautés. Si j’avais travaillé sur Star Wars, ce serait le moment où je décrirais comment fonctionnent l’Empire galactique, les Rebelles, les Jedi, les Sith… Ce sont des bases pour construire l’univers et mieux y placer les protagonistes et antagonistes.

4) « Un peu » de contexte

En créant les communautés, j’ai soulevé plusieurs questions : comment fonctionne l’économie ? Quels sont les véhicules utilisés ? Quelles sont les religions principales ? Comment s’habillent-ils ? A quoi ressemblent leurs loisirs ?

Je pense que c’est la partie qui m’a pris (et me prend encore) le plus de temps. A chaque réponse, je suis susceptible de poser des nouvelles questions. Mais à chaque réponse, l’univers prend de la consistance. Après vingt jours à noter tout ce qui me passait par la tête, je me suis dit que j’allais lever le pied sur ce point.

Cosima est heureuse de pouvoir passer à autre chose.

Cosima est heureuse de pouvoir passer à autre chose.

5) Les lieux et les ambiances

J’ai du mal avec les descriptions. Ce n’est pas de la fausse modestie : je suis tout à fait consciente que c’est une de mes faiblesses.

Quand je décris une scène, je considère que tout le monde la voit comme moi, que ce qui entoure les personnages est évident, alors que je n’en dis pas grand chose. Ce sont les séances de jeu de rôle où je suis maîtresse du jeu (pour les non-habitué·e·s : où j’écris le scénario, pose la base des quêtes et joue les personnages secondaires) qui m’ont fait remarquer que je survolais beaucoup trop les descriptions.

Depuis que j’ai compris que c’était un sujet sur lequel je devais travailler, je prends des notes sur des ambiances et des paysages qui me plaisent. Quand j’ai rédigé « La Reine des Esprits » , j’ai regardé des œuvres utilisant le clair-obscur et j’ai noté des idées pour les paysages avant même de débuter le récit.

Le lundi 19 octobre, j’ai terminé mon travail sur les lieux et les ambiances du NaNoWriMo 2015 après presque une semaine penchée dessus. J’ai découpé les lieux en 12 grands ensembles. Pour chacun des ensembles, j’ai noté 20 lieux, impressions, sons, odeurs, goûts qui s’y rattachent. Je ne les utiliserai probablement pas tous, mais ils me permettront de donner un peu de saveur aux scènes, de mieux les caractériser. Ces descriptions mesurent une à trois lignes. Elles sont courtes, parce que ce sont des inspirations.

"Comment ça, les gens n'ont pas la même vision du monde que moi ? Je suis obligée de décrire les lieux ?" Et oui, Cosima...

« Comment ça, les gens n’ont pas la même vision du monde que moi ? Je suis obligée de décrire les lieux ? » Eh oui, Cosima…

6) Le plan du roman

C’est bien joli, tout ça, mais il faut un plan. Au moment où j’écris cet article, j’en suis à cette tâche.

Je note des scènes pour pouvoir les utiliser dans le roman. Je les range en trois catégories :

  • Les scènes obligatoires, sans lesquelles l’histoire n’existerait pas (exemple : la mise en situation au début du récit)
  • Les scènes importantes, que j’ai de fortes chances d’écrire mais qui perdront peut-être en sens quand je rédigerai le récit (exemple : une trahison qui pourrait paraît injustifiée à la rédaction)
  • Les scènes secondaires, qui seraient sympathiques à écrire même si je ne sais pas si je vais pouvoir les inclure (exemple : une discussion entre deux personnages)

Dernièrement, j’ai lu un très bon conseil de Randy Ribay, qui discutait avec les futur·e·s participant·e·s au NaNoWriMo : en préparant ces scènes, mieux vaut ne pas décider comment elles vont se terminer. Il est possible d’écrire plusieurs dénouements à un embryon de scène, ou de ne pas en écrire du tout. Cela évite de se lasser de son histoire avant de la rédiger.

7) Une frise chronologique

Oui, une frise chronologique, vous avez bien lu.

Cette frise sert tout d’abord à situer les événements avant le récit. Par exemple, s’il y a eu une invasion extraterrestre suivie d’une guerre, autant noter ces deux événements.

Quand la frise chronologique décrit des moments qui auront lieu dans le récit, je les note au crayon à papier. Je changerai peut-être d’avis durant la rédaction du roman.

"Bon, alors, qui apparaît en premier dans la frise ? La poule ou l'oeuf ?"

« Bon, alors, qui apparaît en premier dans la frise ? La poule ou l’œuf ? »

8) Le carnet pour tout noter

Tout ce dont je vous ai parlé jusqu’ici est consigné dans un petit carnet. Pourquoi ? Pour deux raisons :

  • Je retiens mieux ce que j’écris plusieurs fois. Je me familiarise avec l’univers.
  • Si j’écris quelque part où je n’ai pas internet, j’ai quand même accès à mes notes.

En plus, ce sera amusant de le relire en remarquant toutes les choses qui ont été changées durant la rédaction et les corrections !

9) Les playlists pour écrire

J’ai mis cette tâche en dernier pour une raison assez simple : j’ai déjà un plan B.

Alors, oui, j’aimerais avoir le temps de chercher des musiques pour chacune de mes protagonistes. J’aimerais avoir des sons d’ambiance pour certaines scènes. Mais si ce n’est pas le cas, je ne suis pas perdue. J’ai beaucoup de bande-originales de jeux vidéo. Je connais aussi quelques chaînes Youtube telles que Ambient, La Belle Musique, AlexrainbirdMusic qui proposent des musiques qu’on peut très bien écouter d’une seule oreille. En plus, elles sortent souvent des nouveaux titres.

Si j’ai besoin d’écouter de la musique en écrivant, c’est parce que j’écris beaucoup (et d’autant plus durant le NaNoWriMo) dans des endroits où il y a du monde. J’ai besoin de faire abstraction des bruits ambiants.

Et ensuite… ensuite on écrit !

J’espère avoir une base suffisante pour le NaNoWriMo, avec tout ceci ! J’ai beaucoup de matière et j’ai hâte de raconter cette histoire !

oh yes

Cosima et Delphine ont des idées durant un write-in NaNoWriMo.

Si vous vous préparez au NaNoWriMo et que ma méthode vous parle, vous pouvez vous en inspirer. Par contre, je suis en train de travailler ces points depuis mi-septembre. Il est possible que vous soyez beaucoup plus efficaces (et concis·es) que moi, mais je doute qu’il soit possible de faire la totalité de ces tâches en 10 jours. Au pire, cela vous servira pour l’année prochaine !