Pas plus tard que ce matin, en lisant les informations sur mon écran, j’ai découvert un challenge de lecture : We Need Diverse Books.

J’ai tout de suite été emballée : je vais y participer dès le 1er mars !

We Need Diverse Books, qu’est-ce que c’est ?

Le collectif We Need Diverse Books est né suite à une discussion entre deux auteures, Ellen Oh et Malinda Lo, qui regrettaient le manque de diversité dans la littérature pour enfants. Avec d’autres personnes, elles ont réfléchi à une action pour encourager la diversité des auteurs et des personnages.

Pour en savoir plus, je vous conseille de vous rendre sur le site du collectif, ou de découvrir des articles sur KT Bradford qui explique sa démarche (en français, ou sa propre explication en anglais).

Les personnes qui y participent sont très souvent américaines et la plupart des statistiques que vous trouverez sur les sites sont sur les Etats-Unis. Néanmoins, je me suis déjà fait la remarque l’année dernière que je lisais des romans presque exclusivement français ou nord-américains. J’ai donc un point de vue assez fermé sur la fiction, notamment sur la science-fiction. Cette réflexion faite, j’ai lu un roman de Lauren Beukes, « Zoo City » (que je ne peux que vous conseiller chaudement). Et force était de constater qu’on ne pense pas le futur de la même manière quand on vit différemment le présent.

Quant à la diversité, je suis d’accord avec les réflexions du collectif We Need Diverse Books : enfant, je n’ai presque lu que des livres avec des petits garçons blancs héroïques et des princesses, blanches elles aussi, qui attendaient d’être sauvées. Comme si c’était évident, la princesse et le héros tombent amoureux. Et, sur la plupart des livres illustrés, ces personnages sont blancs. Inconsciemment, nous sommes forcés à nous reconnaître dans des personnages qui ne nous ressemblent pas forcément. We Need Diverse Books exprime en trois points l’intérêt de diversifier les personnages pour les enfants : ils pourront se reconnaître en tant que héroïnes et héros (cela leur permettra d’avoir une vision plus positive d’eux-même), auront une vision plus complète du monde qui les entoure (pour ouvrir l’esprit, c’est bien de découvrir d’autres expériences que la sienne) et se verront représentés (le collectif souligne que les enfants sont des meilleurs lecteurs quand ils s’approprient les personnages).

Cette infographie a été créée par Tina Kugler.

Cette infographie a été créée par Tina Kugler.

Pour quelles raisons vais-je participer ?

Si vous avez lu mes nouvelles (ou si vous faites partie de l’équipe de relecture de mes romans), vous avez certainement remarqué que je travaille sur la représentation. Il est assez rare que mes protagonistes soient des hommes cisgenres (une personne cisgenre est une personne qui perçoit son genre comme correspondant au sexe qui lui a été attribué à la naissance), hétérosexuels et blancs. J’écris en partie pour représenter des personnes qui ne sont habituellement pas souvent mises en valeur. J’écris pour l’adolescente que j’étais, pour cette fille qui était perdue quand elle découvrait qu’elle avait des sentiments amoureux et du désir pour une camarade de classe alors que personne ne lui avait dit que cela pouvait exister, ni parmi ses proches, ni dans les nombreux livres qu’elle avait lus. Quand j’ai pu mettre des mots sur mes attirances, j’ai dévoré une dizaine de livres qui représentaient des bisexuelles et des lesbiennes, parce que j’avais besoin d’exister. Je doute être la seule dans ce cas.

Pourtant, aujourd’hui, alors que je choisis mes lectures, qu’est-ce que je lis ? La plupart du temps, je ne prends pas de risque : je lis des livres d’auteurs que je connais, d’auteurs qui sont mis en valeur par le circuit littéraire, par les revues et les magazines. Je lis des hommes blancs, que je suppose cisgenres et hétérosexuels. Je râle rapidement contre un magazine littéraire qui n’invite presque que des hommes, puis je retourne à mes lectures, pour râler rapidement contre un héros que j’ai déjà vu des centaines de fois. Ma prise de conscience s’arrête là.

Je vais la pousser un peu plus loin cette année.

Plutôt que de lire un roman en me disant « je ne veux surtout pas tomber dans ce stéréotype !« , je veux me donner la chance de me dire « c’est intéressant comme point de vue, ça m’inspire !« . Je souhaite pouvoir me retrouver dans un personnage, découvrir d’autres points de vue sur l’Histoire et l’avenir. Je suis persuadée que je vais dénicher d’autres auteurs que ceux auxquels je suis habituée.

J’essayerai de vous présenter des livres découverts à cette occasion (et appréciés). Peut-être que cela vous donnera des idées !

Mes critères de sélection de livres

Le collectif We Need Diverse Books choisit d’accepter les livres traduits. Etant donné qu’une partie des fictions présentes dans les librairies sont traduites de l’anglais, je ne vais pas conserver ce critère.

Pendant un an, je ne lirai pas de livre écrits par des hommes blancs, supposément cisgenres et hétérosexuels (je suis consciente de ne pas toujours avoir de certitudes sur ces deux derniers critères). Cependant, je m’accorde le droit de lire les créations de gens que je connais plus ou moins personnellement et que je sais ouverts dans leurs représentations (des proches et/ou des gens avec lesquels j’ai déjà discuté de diversité), ainsi que de lire des livres que l’on m’a offerts. Ces deux critères sont essentiellement motivés par l’affection pour mon entourage, parce que je sais que je fréquente des gens qui créent des choses intéressantes et qui me font des cadeaux avec bienveillance.

Pour simplifier les notes dans mon agenda, je commencerai officiellement ce défi le 1er mars. Ma lecture actuelle entrerait parfaitement dedans, j’ai tout mon temps pour la terminer. En attendant, je vais réorganiser ma pile de livres à lire pour découvrir des gens aux expériences variées !

#WeNeedDiverseBooks

Et vous…

Si vous participez, si vous avez des conseils de lectures qui entreraient dans ce challenge, n’hésitez pas à m’en parler ! C’est l’occasion !