Si vous suivez ce blog depuis un moment, vous avez peut-être remarqué que j’ai presque toujours des projets en cours. Presque, parce je me suis calmée depuis ce mois de juillet. Ce calme me fait beaucoup réfléchir sur le fait de prendre des vacances quand on crée. Du coup, je voulais partager ces réflexions avec vous !

Il y aura toujours quelque chose à créer

Ce n’est pas le cas de tout le monde, mais j’ai la chance d’avoir un processus de création assez simple à maîtriser. Je n’ai jamais l’impression de devoir attendre l’inspiration. Je n’ai ni moment de grâce devant mes feuilles ou mon clavier, ni moment où je me sens complètement bloquée (à part si je suis épuisée ou malade). C’est plus difficile quand je dois dessiner, parce que j’ai souvent l’impression de ne pas avoir le niveau pour représenter mes idées.

Ces derniers mois, au fil des défis créatifs et des concours de nouvelles, je me suis rendue compte qu’en cherchant bien, il y aurait toujours un truc à faire. Il y aura Inktober en octobre, le NaNoWriMo en novembre, les CampNaNoWriMos qui le suivent, quelques textes à corriger, des défis créatifs à foison, le #RaysDay en août, les 24h de la nouvelle… A peine terminais-je 100 Days Of Square qu’on me demandait si je voulais participer à un défi créatif en août. Et je ne vous parle pas des appels à textes divers et variés, dont un certain nombre me fait de l’œil.

En début d’année, j’avais décidé de freiner mes participations à des appels à textes parce que je n’avais plus assez de temps pour mes romans. Résultat, je me suis laissée emporter par certains défis dont je vous ai parlé quelques lignes plus haut.

Les défis créatifs, aides et risques

J’adore les défis créatifs. J’aime y participer avec mes ami·e·s, profiter des communautés d’entraide. J’ai rencontré des gens à certaines de ces occasions.

Et d’un autre côté, je trouve qu’ils sont très chronophages. La plupart d’entre eux nous laissent sur les rotules (le NaNoWriMo est épuisant, par exemple). Je pense qu’on l’oublie trop facilement, surtout quand on veut s’amuser.

A force d’enchaîner ces défis, cela faisait plusieurs mois (voire années) que je ne m’étais pas sentie en vacances. Entendons-nous bien, de parle de vraies vacances. Donc, de moments où je ne devais pas me lever plus tôt pour publier un article, ni rédiger des textes, ni prendre un carnet de dessin pour rattraper mon retard dans le train (je dis ça mais j’ai quand même commencé un scénario de jeu de rôle pendant mes dernières vacances).

Quand j’ai terminé 100 Days Of Square, je suis entrée dans une période difficile de ma vie. J’étais très fatiguée et j’ai compris que je vivrais une période longue et émotionnellement compliquée pour moi. Je suis contente de l’avoir senti, de me connaître assez. A ce moment-là, j’ai hésité à me pencher sur le CampNaNoWriMo d’été, sur le #RaysDay… Puis je me suis dit que ce n’était pas une bonne idée. Je dois apprendre à me préserver.

Créer peut être une source de stress

Je vous l’assure.

Créer, se donner des objectifs, montrer son travail aux gens… Je trouve ça stressant. De plus, le côté passion de la création fait qu’il est difficile d’en parler. Mais ce n’est pas parce qu’on a une passion que le temps et l’énergie passés dessus n’ont aucune conséquence sur nous-même.

Pour moi, c’est souvent une petite pression que je me mets continuellement sur les épaules. Puis cette pression grossit ou rencontre une source d’angoisse imposante. Dès lors, il faut choisir : est-ce que je fais une pause ? Est-ce que je continue parce qu’écrire me fait du bien ?

Les pauses me font peur parce que j’ai l’impression que je ne pourrai jamais reprendre. Cela fait depuis les 24h de la nouvelle que je n’ai pas écrit. J’ai peur d’être un peu rouillée. Et parfois, je crains que mon quotidien ne s’arrangera pas, que je vais m’enliser et que je n’aurai plus jamais la force d’écrire (je suis si dramatique quand je m’y mets).

Mais il faut aussi apprendre à se reposer.

Prendre des vacances quand on crée

J’espère que tout le monde n’est pas comme moi. Mais si vous vous retrouvez un peu dans mes lignes, je voulais vous dire : ce n’est pas grave.

Vous avez le droit de ne pas avoir le temps, ni l’envie. Vous pouvez être fatigué·e·s ou vouloir faire autre chose. Ce n’est pas de votre faute si le quotidien fait que là, maintenant, ce n’est pas le moment.

Si vous voulez que vos vacances soient l’occasion d’avancer dans l’écriture de votre roman, allez-y. Si vous préférez ne toucher à rien pendant des semaines, ou des mois, allez-y. Les vacances servent aussi à se déconnecter du quotidien, et des fois, créer fait partie du quotidien.

Prenez soin de vous. J’essaye et je crois que ça fait du bien.

Crédit photo : la photo est de Nate Rayfield.