Cette nuit, j’ai rêvé que je trouvais un cube qu’il me fallait ouvrir. Pour cela, je devais lui montrer de l’affection. La panique m’a prise à la gorge : j’étais persuadée que je n’étais pas à la hauteur et que j’étais incapable d’exprimer de l’affection.

Outre les nombreuses possibilités d’interprétation de ce rêve, vous vous demandez probablement pourquoi je vous parle de cela. Il y a quelques mois, j’ai commencé à tenir presque quotidiennement deux carnets. Si l’un d’entre eux est proche de l’échec (j’ai du mal avec lui, je vous en parlerai peut-être plus tard), mon carnet de rêves est une expérience très plaisante. Pourquoi ce carnet ? Qu’est-ce que j’en retiens après trois mois ?

L’objet carnet

Après le décès de mon grand-père, je n’ai gardé que peu d’objets lui appartenant. Parmi eux, il y a un carnet de lui qu’il tenait quand il était à l’école. Certes, c’était un exercice (les notes de ses professeurs sont inscrites dessus) et je suis persuadée qu’il avait changé d’opinion sur beaucoup de choses depuis ses jeunes années. Malgré cela, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce carnet et je le conserve avec fierté.

En le rangeant soigneusement dans ma bibliothèque, j’ai réfléchi : j’ai beaucoup de carnets mais je ne les termine que rarement. Quand j’arrive au bout d’un carnet (il s’agit alors d’un carnet de jeu, de brouillons pour des histoires), je le jette. Après tout, je recopie mes notes au propre et les pages sont presque illisibles. Que restera-t-il de mon intérêt pour les carnets dans quelques années ?

Travailler la mémoire

J’ai des problèmes de mémoire. Certaines personnes doivent être assez désespérées de me montrer des œuvres (surtout des films) dont je n’aurai presque aucun souvenir des mois plus tard. Je suis capable d’oublier le titre d’un livre que vous m’avez chaudement recommandé deux heures plus tôt, même si cela m’intéressait. Je peux aussi avoir des idées géniales pour mes histoires et les perdre peu de temps après, pour n’en garder qu’un sentiment de frustration.

Je pensais que je n’aurais pas grand-chose à écrire dans un carnet relatant mes rêves car je partais du principe que je ne m’en souvenais jamais. Mais plus le temps passe, plus je m’en souviens facilement. J’ai compris, par exemple, que je ne devais pas me retourner dans mon lit pour remettre cette courte séance d’écriture à plus tard : j’ai plus de chances de tout oublier si je pars dans un demi-sommeil.

Exercice d’écriture

Je n’avais encore jamais réellement écrit en étant en train de me réveiller (mais j’ai déjà écrit un mail en dormant). L’exercice n’est pas évident parce qu’il faut suffisamment ordonner ses pensées pour tenter de mettre sur le papier des sensations, raconter des événements qui n’ont pas toujours du sens et ne pas avoir une écriture trop illisible.

Je suis persuadée qu’il faut écrire quotidiennement, même si ce n’est pas pour faire des textes intéressants, même si ce n’est pas toujours compréhensible, pour affiner son style d’écriture. Quand j’écris trois lignes dans mon carnet de rêves, c’est un exercice d’écriture. Et si je n’ai pas eu l’occasion d’écrire quoi que ce soit d’autre dans la journée (c’est très rare), ce sont au moins trois lignes de rédigées dans une journée.

Acceptation, inspiration et imagination

Je me fais régulièrement la réflexion que mes rêves sont étranges, glauques, inquiétants. A vrai dire, j’ai trouvé là le moyen de m’en détacher un peu, de moins culpabiliser pour ce dont je rêve.

Ces dernières années, je me suis déjà inspirée de mes songes pour des scènes de mes romans ou de mes nouvelles. Ces petits récits ne serviront certainement pas tous à des projets. Cependant, à les relire quand mon imagination me fait défaut, je trouve que je peux avoir des idées intéressantes. Même si je ne les ai pas volontairement créées, elles viennent de moi ! Et c’est flatteur de savoir que je rêve souvent que je suis une super-héroïne ou une guerrière en armure.

Je ne sais pas si ce petit exercice d’écriture me conviendra longtemps. J’espère que je m’y tiendrai au moins le temps de finir ce carnet…

Si vous en tenez un, n’hésitez pas à m’en parler ! Je serais curieuse de savoir ce que vous en retenez.

 

Post-Scriptum : Ce week-end, je me rendrai à Geekopolis pour voir (entre autres) quelques conférences. J’espère avoir des choses à vous raconter !